La région viticole de Bâle-Soleure

Le vignoble du canton de Bâle-Campagne, réparti sur neuf régions viticoles, couvre 114 hectares, dont 64 pour cent sont plantés de cépages rouges. La viticulture a commencé dans la région de Bâle dès l’époque romaine, lorsque le vin était encore considéré comme un aliment de base.

C’est à Aesch, commune prospère de la banlieue bâloise, que se trouve le plus grand vignoble d’un seul tenant du canton, dans la vallée idyllique du Klustal. C’est là qu’a lieu chaque année, le dernier dimanche avant les vacances d’été, la fête des vignerons «Räbesunntig», inaugurée par une messe de la vigne dans la carrière. Une dizaine de familles de vignerons invitent ensuite les visiteurs dans leur auberge pour déguster le nouveau millésime et savourer des spécialités culinaires vigneronnes.

Le vignoble du Wartenberg, dans la région viticole de Muttenz, abrite une rareté botanique: La tulipe des bois. Cette tulipe jaune sauvage fleurit en grand nombre début mai. Elle est de plus en plus rare en Europe.

À Bâle-Ville, le vignoble s’étend sur 4,7 hectares et se situe principalement à Riehen. Les raisins rouges représentent 54 pour cent des variétés cultivées.

Pour les Bâloises et Bâlois aisés, la viticulture était la raison principale qui les a poussés à acquérir des domaines à Riehen entre le 16ᵉ et le 18ᵉ siècle. En 1770, la surface du vignoble était d’environ 70 hectares. Il servait principalement à approvisionner la ville de Bâle en vin, une denrée importante à l’époque.

Cependant, la viticulture a été fortement affectée par les parasites végétaux et animaux, l’augmentation des coûts de production, de meilleures opportunités de gagner sa vie dans l’industrie et la perte de terres due aux activités de construction, entraînant une crise viticole. À l’issue de la crise, la surface viticole ne comptait plus que 0,4 hectare.

Afin de préserver l’héritage culturel de la viticulture, le conseil municipal a décidé en 1979, suite à une initiative parlementaire, d’aménager un vignoble communal au Schlipf. Le petit domaine viticole est loué depuis 2014.

Nombreux sont les noms de lieux et de rues qui témoignent de l’ancienne tradition viticole du canton de Soleure. Cependant, à partir de 1900, la viticulture a été fortement touchée par le phylloxéra, puis par des maladies importées d’Amérique, l’oïdium et le mildiou. Cette situation, combinée à d’autres facteurs, a pratiquement entraîné l’extinction de la viticulture dans le canton de Soleure.

Vers 1970, on trouvait encore quelques vieux ceps de vigne isolés, notamment sur les façades des fermes. On cultivait des vignes hybrides résistantes au mildiou ou des raisins américains, également appelés «Chazeseicherli», qui dégageaient certes une forte odeur, mais donnaient une excellente grappa.

Aujourd’hui, le canton de Soleure compte à nouveau 11,4 hectares de vignes, dont 61% de cépages bleus. Le vignoble le plus connu du canton se trouve au pied du château de Kyburg-Buchegg. On retrouve aujourd’hui plus de 1000 pieds de vigne là où des vignes étaient déjà plantées au Moyen-Âge. Avec 4,2 hectares, les communes du Leimental constituent la plus grande région viticole du canton de Soleure.